Reliques du temps

On trouve difficilement des effets vestimentaires, armes, objets des combattants de cette époque. J'ai eu l'occasion de photographier quelques objets mais aussi découvert des liens intéressants se rapportant à d'autres, je commence par cette superbe sabretache d'une rareté absolue que vous devez certainement connaître.

"On appelle « sabretache » la sacoche attachée près du fourreau de sabre par des lanières de cuir. Elle portait, dans les armées régulières, les insignes du régiment de son cavalier. Le modèle présenté dans cette vente est orné quant à lui de symboles royalistes et chouans. Sur le plateau flexible en cuir recouvert d’une toile noire sont brodés trois cartouches ovales contenant des monogrammes et les armes de France (trois fleurs de lys). Deux chouettes en supports les encadrent. Le tout est surmonté d’une couronne royale. L’intérieur comprend deux poches en cuir doublées de coutil. Trois anneaux en fer permettent d’attacher la sabretache. Cet objet « d’une extrême rareté » et en très bon état



http://cavaliers.clicforum.com/redirect1/http://guerredevendee.canalblog.com/archives/2013/02/19/26457175.html

Un article abordant la cavalerie Vendéenne dans "tenue des troupes de France"

SUPERBE sabretache ! et analyse non moins intéressante de la cavalerie vendéenne.

Ci-dessous, une veste de soldat Vendéen conservée au musée de Saint-Florent. Bon l'authenticité est tout de même douteuse vu son état de conservation, mais on m'a indiqué qu'elle est d'époque ....  ... n'empêche qu'elle est très belle.

Chapeau de feutre dont l'authenticité ne fait aucun doute :

à st Florent ils ont conservé (et conservent peut être encore !) pas mal de choses qui ont servi au tournage de la bataille de Cholet , série les grandes batailles du pasé ... peut être certaines de ces pièces ont été exposées comme des pièces d'époque car refaites d'après des pièces d'époque ? quand je l'avais visité en 1984 ou 85 , il y avait beaucoup de ces reliques du tournage ...

Deux coiffes dont une qui va certainement vous faire plaisir   

Les deux objets mesurent 197 cm, avec des fers de longueurs différentes : 60 cm pour la faux portant un morceau de drapeau tricolore et 49 cm pour l'autre.

Les fers ont été redressés, selon l'usage bien connu au temps des Guerres de Vendée, pour transformer cet outil agricole en arme d'hast, ce qui était puni de mort par les autorités révolutionnaires. Comme l'indique la description, le dos comporte une forte nervure pour la rigidité, et la pointe a été ramenée en dard pour une meilleure efficacité au combat.

L'une des deux faux conserve les vestiges d’un drapeau tricolore, signe que cette arme a probablement été prise et portée comme trophée par des soldats républicains. La hampe est marquée en creux dans un cartouche rectangulaire DPS en haut et en bas. La lame comporte elle aussi un marquage. On note enfin un sabot conique en fer garnissant les extrémités des hampes.




http://www.democratie-royale.org/article-faux-redressees-des-chouans-revolution-fran-aise-107637736.html

à noter des poires à poudre aux prix intéressants, dont une estampillée des lettres "RF" datée de la fin du XVIII. Une poire à poudre ayant appartenu à un Vendéen est conservée au château de Noirmoutier, il faut que je retrouve la photo que j'avais prise. Ce type d'objet rappelle le caractère civil de ces armées !

http://www.jjb-collection.com/armes-feu-poires-poudre-xsl-350_414.html

Superbes pièces en effet ! Piques et faux sont largement utilisés par l'armée Vendéenne, surtout au début. Ensuite, ce seront les "moins braves" qui en seront munis. Les meilleurs combattants s'étant armés de fusils de guerre pris sur les patriotes... et ce ne sont pas que quelques centaines de fusils ! ... rien qu'à Saumur, arsenal des armées républicaines, ce seront quelque 15 000 fusils et 80 canons qui seront récupérés par les insurgés début juin 1793.

Toutes ces pièces sont absolument superbes !  Et c'est bien triste qu'il en reste si peu ... Mais, peut-être qu'il reste encore deux/trois reliques au fond d'un grenier...   

Oui, contrairement à ce que l'on peut croire, l'Armée Catholique et Royale fut largement équipée de fusils (du moins, après plusieurs moins de conflits, grâce aux prises sur les morts Républicains, mais aussi grâce aux captures de réserves d'armes, tel Saumur comme Le Bocain l'a dit). D'ailleurs Le Bocain, quand tu dis "les moins braves", c'est un terme que tu as trouvé dans des écrits pour désigner "les moins combatifs" ou quelque chose dans ce sens ?

D'ailleurs, en parlant de fusils, d'après ce que j'ai lu, les Chouans eux (du moins, pour les grandes attaques, je ne parle pas des vraies bandes) étaient largement équipés d'armes de contacts (je n'ai plu les chiffres exactes, mais par exemple, pour l'attaque de Saint-Brieuc ((grande ville à côté de chez moi)) sur plusieurs milliers d'attaquants Chouans en 1799, seuls quelques centaines étaient équipés de fusils, la grande majorité d'armes de contacts ((beaucoup avec des Penn Bazh  bâtons traditionnels Bretons)) et les quelques centaines qui restaient avec... rien !  peut-être étaient-ils là pour le soutien moral vous me direz !  ).

Salut Benoit. Oui, Poirier de Beauvai et d'Obenheim, notamment précisent que les "moins braves des soldats" et qui constituent quand même selon eux une bonne proportion de l'armée Vendéenne, attendaient de voir comment le sort des armes allait jouer, c'est à dire si l'armée était victorieuse ou pas. dans le premier cas, cette multitude armée de bric et de broc (piques, faux, bâton ferré, haches ...) se précipitait pour parachever la victoire et poursuivre l'ennemi. Bien souvent, voyant que les "bons soldats" armés de fusils de munition ou de chasse, pliaient, ces "moins braves" partaient en déroute. D'obenheim précise que la masse des braves soldats s'épuisait à chaque bataille et qu'à la fin 1793, il ne restait plus qu'un noyau de soldat d'élite, les autres étaient formés par cette multitude.

Pour ce qui est des chouans, ce n'est pas étonnant ce que tu décris. Les armes sont obligées d'être soigneusement cachées, et sont donc très rares. Il y a bien quelques débarquements de fusils anglais sur les côtes bretonnes, mais pas suffisant pour armer des grosses bandes (d'ailleurs, dans le cas de reconstitution de chouans bretons, les fusils brown bess sont tout à fait autorisés). C'est ainsi qu'en 1799, lorsque la rébellion se réactive, les plus "durs", c'est à dire les anciens de 1793-1796 sont armés de fusils, les autres sont bien souvent de très jeunes gens enrôlés bien malgré eux dans les rangs des chouans, car et oui, en 1799, les chouans imposent paradoxalement une sorte de réquisition forcée des jeunes des villages qu'ils contrôlent plus ou moins.

Ci-après, quelques objets de ma collection personnelle consacrée à ma passion, les guerres de Vendée. L'authenticité de ces objets ne fait aucun doute je vous le certifie. Si quelqu'un souhaite de plus amples infos, contactez-moi en MP. Bon on commence par ce qui est le plus courant : des balles de plomb. A noter un petit calibre, probablement un fusil de chasse.

Un objet insolite. En fait c'est une balle de plomb, parfaitement écrasée sur les deux faces et percée au milieu ... un pendentif ? ... si quelqu'un sait quelque chose ....

quelques pièces de monnaie

Petits objets, notamment des boucles : pour la plus grande celle du milieu, cela me semble être une boucle de chaussure ou de ceinture, pour les autres objets avis aux amateurs

Enfin, les deux plus grosses pièces. D'abord, une baïonnette de fusil 1777

Enfin, un boulet de calibre 12 et un biscaïen en fer de boite à mitraille

Exactement Le Bocain ! D'ailleurs, dans les procès verbaux de certains Chouans dénoncés après cette attaque de Saint-Brieuc (Port-Brieuc à l'époque), beaucoup déclarèrent avoirs étés enrôlés de force (était-ce un moyen d'échapper à la guillotine ? Était-ce la vérité ? Était-ce les deux en même temps ?).

Ce sont également de très beaux vestiges que tu as là !  

Il y a certainement des deux. Les prisonniers ont deux choses en leur pouvoir pour éviter la peine de mort : c'est leur âge (moins de 15 ans pour les hommes) et le fait qu'ils ont été enrôlés de force nécessite une enquête, donc quelques jours de répit ... cependant, s'ils ont été pris les armes à la main, c'est le peloton d'exécution direct 

Très émouvantes pièces ! il doit y avoir de belles découvertes à faire sur ces champs de bataille souvent oubliés. Je n'ai pas encore mis la main sur mes photos prises à Noirmoutier mais je ne désespère pas.
Quelques scapulaires de collections privées. Ils devaient être aussi variés que les tenues des combattants !